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Vaciller comme un paysage

Le projet Vaciller comme un paysage fait écho à un séjour de documentation effectué à Terre-Neuve au début de l’été 2019.

En faisant appel à différentes stratégies plastiques, les œuvres présentées dans cette exposition  ont comme point commun d’interpréter en dessin les idées de dislocation, d’altération et de  disparition à travers la figure évolutive du paysage. Ces mots évoquent pour moi différents phénomènes environnementaux liés aux changements climatiques qui ébranlent la  planète, tels que l’accentuation des processus d’érosion côtière et la fracture accélérée des  banquises. En outre, ces mots m’ont menée à poser une réflexion sur les pertes de repères pour  les sociétés contemporaines quant à notre compréhension traditionnelle de la nature: alors que celle-ci a longtemps été perçue comme pérenne et aux ressources inépuisables, elle s’avère  désormais entièrement anthropisée, durablement altérée et au devenir imprévisible. C’est ce double sens – l’altération de nos territoires et le nécessaire ajustement de notre perception de la nature – qui a inspiré les œuvres du corpus présenté ici.

Dans plusieurs œuvres du corpus, telles les trois œuvres intitulées L'écriture d'une mémoire – Seal  Cove, Terre-Neuve, j’ai associé une pratique traditionnelle du dessin aux nouvelles technologies. En effet, au cours des dernières années, j’ai commencé à créer des dessins avec une découpeuse  numérique adaptée. Loin d’être anecdotique, ce processus de création induit un caractère  technologique aux dessins incluant la présence de « bogues » visuels (des glitchs), ce qui contraste avec leur matérialité (du graphite sur papier) et leur sujet évoquant une certaine vision sublime de la nature et de ses paysages. Ce choix esthétique me semble  significatif dans le contexte d’une réflexion sur le rôle joué par l’humain dans le déclin de la nature. Autrement dit, le fait d’opérer un croisement entre l’univers numérique tout en privilégiant au final les approches traditionnelles en création me permet d’évoquer symboliquement la faillibilité de nos progrès techniques et technologiques, la volonté utopique de l’humain à asservir la nature et les dérèglements qui en découle.

De son côté, une œuvre comme Le carnet des disparus a été réalisée suivant une pratique  traditionnelle du dessin. Il s’agit de l’inventaire dessiné des icebergs croisés lors du voyage à Terre-Neuve sous lesquels apparaissent chaque fois le lieu où l’iceberg a été vu, la date de l’observation et les coordonnées géographiques. Toutefois, étant donné la nature photosensible du pigment utilisé, chaque dessin d’iceberg disparaîtra inévitablement au fil de son exposition à la lumière. Au  final, il ne restera des dessins que le contour de l’iceberg et son identification qui, eux, ont été  tracés au graphite. Le temps nécessaire pour la disparition des dessins varie selon l’éclairage ambiant, allant de quelques jours si la lumière du soleil est présente, à plusieurs semaines s’il s’agit d’un éclairage artificiel et contrôlé. Ce Carnet des disparus a été inspiré par le caractère éphémère de phénomènes naturels ainsi que par la fragilité des écosystèmes.

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